Dans le contexte de l’anniversaire des 28 ans depuis l’éclatement et le déroulement de la Révolution Roumaine de Décembre 1989, le président de l’AEEGS « Gheorghe I. Brătianu », dr. Constantin CORNEANU, a participé à un débat organisé par le journaliste  George POPESCU à la Radio România Actualități, dans le cadre de l’émission Problèmes actuels, du 22 décembre 2017, dans l’intervalle 13.20 – 14.00, avec l’historien  dr. Florian BANU du CNSAS et Sorin MEȘTER, secrétaire d’Etat au Secrétariat d’Etat pour la Reconnaissance des Mérites des Combattants contre le Régime communiste instauré en Roumanie entre 1945 – 1989. A cette occasion, le président de l’AEEGS « Gheorghe I. Brătianu », dr. Constantin CORNEANU a réitéré le fait que l’insupportable présent d’après le 22 décembre 1989 a déterminé certains roumains à oublier qu’en Décembre 1989 a éclaté une révolution suite à laquelle ont changé notre mode de vie, l’élite politique et la Constitution.

L’occupation du balcon de l’Opéra de Timisoara, le 20 décembre 1989, par la foule de protestataires, la révolte de la population à Arad, ainsi que la constitution du Front Démocrate Roumain (FDR) à Timisoara, ensuite à Arad, ainsi que le lancement de la proclamation du FDR, représentent le triomphe de début d’un processus révolutionnaire qui allait être continué par les révoltes de Cluj-Napoca, Sibiu, Brașov, Târgu-Mureș, Bucarest etc. du 21 et 22  décembre 1989. En même temps, le contenu de l’article 1 (« L’abandon du rôle de dirigeant à un seul parti et l’institution d’un système démocratique  pluraliste de gouvernement ») du programme politique proposé par le Conseil du Front de la Sauvegarde Nationale, le soir du 22 décembre 1989, signifie la volonté politique de ceux qui ont assumé le gouvernement de l’état roumain à ces moments-là, d’initier un processus révolutionnaire voué à transformer radicalement la société roumaine et la vie des roumains. Le décret de loi no. 8 du CSFN  du 31 décembre 1989 concernant l’enregistrement et le fonctionnement des partis politiques et des organisations civiles en Roumanie représente une preuve certaine que la Roumanie commence commençait à s’engager sur la voie de la construction d’une société démocratique. Un processus révolutionnaire continué en 1990 par le démantèlement des structures économiques de l’état roumain, de ses institutions répressives et non seulement. La thèse  « Les Grandes Révolutions Soviétiques de Décembre » lancée dans la média et répétée avec insistance  sur toutes les chaînes de communication  publique, représente une contestation véhémente des certaines réalités, à savoir de la révolte des roumains contre le régime de Ceausescu.

Les biographies politiques et professionnelles des certains de ceux qui sont apparus à la Télévision Roumaine dans l’après-midi du 22 décembre 1989 et dans le bâtiment de l’ancien CC du PCR, alimentent la thèse d’un « coup d’état » plus ou moins classique,  avec de l’aide externe, en spécial soviétique. La reprise du pouvoir dans l’état roumain par le noyau qui constituera le Conseil du Front de la Sauvegarde Nationale  (CFSN) la nuit du 22 décembre 1989, avec l’aide de l’Armée roumaine représente, dans l’opinion des certains « analystes » et « investigateurs » du décembre 1989 le début de la « contrerévolution ». Une « contre révolution » représente la tentative de reconquête du pouvoir dans l’état par ceux qui l’ont perdu, mais les membres du CFSN ne l’avaient jamais eu ce pouvoir de manière absolue. La lutte pour le pouvoir, les méthodes et les moyens représentent une autre étape de l’histoire de la Révolution roumaine de Décembre 1989. Nous mentionnons que   dans le procès-verbal de la réunion du Bureau Politique du CC du PCUS du 5 avril 1990, intitulé Concernant la ligne du PCUS et les mesures pour le soutien des partis communistes et ouvriers des pays de l’Est de l’Europe, on consigne l’inquiétude de la direction du PCUS concernant la disparition des partis communistes dans l’espace politique de l’Europe centrale et de Sud-est. Les leaders de Kremlin considéraient que l’apparition dans la scène politique des pays de l’Est de l’Europe des nouvelles forces telles  la Solidarité en Pologne, la Forum Civique en Tchécoslovaquie, le Front de la Sauvegarde Nationale en Roumanie, les nouveaux partis et mouvements en Hongrie, en RDA, en Bulgarie, soulevait le problème des contacts avec ceux-ci. Les membres du Bureau Politique de Moscou considéraient qu’il était important  de ne pas perdre le temps. Le  CFSN représentait dans l’opinion du gouvernement de l’Union Soviétique une force politique nouvelle qui devait être connue le mieux possible, ainsi que ses perspectives politiques.